Vers une suppression du congé parental d'éducation
Hier, Nicolas Sarkozy recevait les associations familiales. Les médias (radios, télévisions) nous ont relayé hier soir l'information, en parlant du projet présidentiel de donner un statut aux beaux-parents, mais ont consciencieusement omis de nous parler du reste, qui est beaucoup moins glorieux.
Qu'est-ce qui m'a hérissé dans le discours d'hier, me demanderez-vous ? Hé bien, tout simplement ceci :
Nicolas Sarkozy a affirmé ce matin qu’il souhaitait «une réflexion sur l’évolution du congé parental». Il souhaite que ce soit «un congé plus court, que le Pôle emploi accompagne vraiment les jeunes mères dans leur retour à l’emploi, et que l’on privilégie l’aménagement des horaires de travail et le temps partiel plutôt que l’arrêt total de l’activité»
Lorsque, début janvier, avec la reprise précipitée du travail de Rachida Dati, certains annonçaient que c'était la porte ouverte à une révision du congé maternité, ils n'étaient pas bien loin de la vérité ! Oh, bien sûr, pour l'instant on n'y touche pas, mais c'est un premier pas très significatif non ?
De plus, le chef de l'état semble bien mal connaître la loi encadrant le congé parental. Il parle de confier les jeunes mères au Pôle emploi pour leur retour à l'emploi, alors que de par la loi, celles-ci retrouvent de fait leur poste (ou un poste similaire) à l'issue de leur congé ! A moins que, là encore, il ne soit envisagé de supprimer cette clause...
Enfin, le congé parental tel qu'il existe aujourd'hui est modulable, selon la volonté des femmes qui en bénéficient, avec une durée maximale de trois ans. Les femmes peuvent donc, selon leurs besoins, choisir la formule qui leur correspond le mieux. Et puis, n'oublions pas que sur le marché de l'emploi, les femmes sont plus touchées par le chômage que les hommes. J'ai du mal à croire qu'un congé parental réduit inciterait les employeurs à embaucher plus de femmes, et encore moins à plus les payer !
La prochaine étape, devrait être, logiquement, la réduction (voir la suppression) du congé paternité... Ah mais suis-je bête, à l'époque où celui-ci n'était que de trois jours, il y avait déjà des pressions dans certaines entreprises, pour que les papas ne les prennent pas... Alors maintenant qu'il est passé à onze...
Liens utiles pour en savoir plus sur le sujet : Libération, L'Express
Crédit image : Chimulus